Créances endémiques...
Le rapport sur l’analyse de la politique financière et économique de CANON FRANCE a été présenté par l’expert du cabinet SECAFI lors du CSE ordinaire du 21 octobre 2020.
Le résultat de l’année 2020, en fort retrait, n’entame pas l’ambition de nos dirigeants qui tablent tout de même sur une croissance de 5,4 % du chiffre d’affaires sur 2021, dont 25% devra être réalisé par la Division PPP, contre 4% pour DS. On peut craindre, in fine, une forte divergence entre le résultat et l’objectif du fait de la démotivation des troupes, fin 2021, suite à l’annonce du projet de « relance ».
L’impact des créances clients joue très certainement son rôle dans le triste résultat de CANON France. Ces créances non recouvrées posent toujours autant problème et semblent être un véritable casse-tête pour nos Managers. Curieusement, selon notre Direction financière, elles ne dégraderaient pas le résultat… Concrètement, alors que les créances relatives aux factures émises depuis moins de 90 jours restent « raisonnables » au regard de la totalité des factures non réglées, ces dettes clients sont tout à fait considérables au vu de l'important retrait du résultat annuel.
Un travail de recouvrement a bien été mis en œuvre pour obtenir le paiement des factures avant 90 jours et le montant des créances non recouvrées a ainsi diminué de 22% entre 2018 et 2020. Pour autant, la situation est loin d’être normalisée.
Par ailleurs, la part des créances relative aux redressements et liquidations judiciaires (dont le montant n’a pas été communiqué) vient aussi impacter les créances à long terme car elles diminuent toujours très lentement, au gré de plans de redressement qui peuvent s’étaler sur 8 à 10 ans.
On note également que le financement des restructurations, PSE et PDV successifs altère sérieusement les résultats de l’entreprise et ne résout en rien la décroissance structurelle dans laquelle elle patauge depuis plusieurs années. Ainsi, de PDV en PSE, Canon continue de creuser son déficit tout en diminuant les moyens de revenir à la croissance.
Enfin, les factures relatives aux Marchés Publics représentent une part significative des factures non réglées dont l’échéance est supérieure à 90 jours ; elles constituent selon nous un des éléments qui dégradent nos résultats de façon significative.
Pour vos élus CGT, il est nécessaire et urgent de canaliser davantage le glissement des créances au-delà des 90 jours, et de mettre en place à cet effet un recouvrement préventif sur les clients stratégiques et les factures les plus importantes. Cela permettrait d’anticiper les anomalies de facturation, d’accélérer le traitement des litiges et de les endiguer avant l’échéance de paiement. Naturellement, ce fonctionnement nécessiterait de pérenniser les effectifs OM/OKS, de stabiliser les outils de gestion (notamment ceux rattachés aux Marchés Publics), et de mobiliser du personnel dédié à ce poste.
Il semble toutefois difficile de pouvoir parvenir à cette organisation dans le contexte de diminution des effectifs et de démotivation savamment orchestré par la Direction.